Le point de départ. The starting point.

Le véganisme est la base morale, le point de départ, du mouvement abolitionniste pour les droits des animaux. Dans ce blog je vais explorer des problèmes animaliers selon la perspective du mouvement abolitionniste naissant.

2010-03-25

Déclaration conjointe par un groupe de femmes véganes abolitionnistes

En tant que véganes abolitionnistes et féministes, nous sommes contre l'utilisation de tactiques sexistes par le mouvement de défense des animaux. Le véganisme éthique pour les droits des animaux fait part de la conclusion logique de l'opposition à l'exploitation des êtres sensibles -- les animaux humains autant que les animaux non-humains. L'opposition du spécisme est incompatible avec la participation au sexisme ou à toute autre forme de discrimination, telles le racisme, l'hétérosexisme, le classisme, etc.

Malheureusement, nous avons été témoins de plusieurs femmes proclamant qu'il n'a rien de mal dans l'utilisation du "sexe" comme outil pour communiquer notre message, en se justifiant avec divers arguments. De plus, d'autres défenseurs ont été victimes d'accusations injustes de "sexisme" pour avoir critiqué le sexisme et les choix sexistes dans le cadre du mouvement de protection des animaux. Ni l'un ni l'autre ne devrait être acceptable du point de vue de ceux et celles qui prennent au sérieux le travail contre l'oppression.

Certaines activistes défendent l'utilisation du sexe en nous accusant de pruderie ou de sentiments "anti-sexe". Les végans abolitionnistes sont loin d'être "anti-sexe"; toutefois, nous voyons que la manière dont le sexe est utilisé pour "vendre" dans notre société patriarcale renforce l'image des femmes comme objets. Par exemple, considérez la façon dont PETA utilise le sexe dans ses campagnes - ils renforcent les normes occidentaux de beauté nocives en utilisant presque uniquement des femmes qui sont minces, avec des seins larges, et qui sont présentées de sorte qu'elles apparaissent vulnérables et séduisantes au visionneur (mâle, hétérosexuel) visé, ainsi que presque uniquement des hommes qui sont musclés et présentés comme puissants et sûrs de soi. Lorsque l'on essaie d'utiliser le sexisme pour "vendre" la justice pour les animaux non-humains au prix du renforcement des attitudes nuisibles aux femmes humaines, l'ironie de la situation est claire. L'utilisation des tactiques basées sur des stéréotypes bêtes et nocifs déprécie la gravité des injustices commises contre les animaux non-humains et les femmes humaines tous les deux. Loin de lancer un défi contre l'exploitation animale, ce genre d'approche renforce les stéréotypes mêmes qui nuisent aux femmes tout comme aux non-humains.

Certaines activistes qui défendent l'utilisation du sexe croient que le fait de démontrer notre sexualité attirera l'attention de véganes potentiels en faisant appel à leur image de soi, laissant entendre que lorsqu'elles voient comment le véganisme nous rend "sexy", elles voudront elles aussi devenir végan. Cette notion est non seulement trompeuse mais nuit aussi au vrai message que nous devrions communiquer. Le véganisme se rapporte aux droits des animaux, et non pas au fait de se sentir séduisante ou d'avoir une meilleure vie sexuelle (des caractéristiques que nous savons ont peu à faire avec le fait d'être végan ou non, mais avec le mode de vie et le bien-être de chacun) et ne se rapporte surtout pas à "paraître plus beau" que ceux et celles qui mangent des animaux.

Promouvoir le véganisme comme manière de se rendre "sexy", ce qui est malheureusement presque toujours assimilé à "perdre du poids" dans notre société (par exemple, le livre "Skinny Bitch" vient à l'esprit), sert à renforcer les préjugés contre les personnes plus larges ou qui ont un surplus de poids, ce qui nuit aux hommes tout comme aux femmes dans notre société, mais particulièrement aux femmes. De plus, le véganisme n'est pas une formule magique de perte de poids - il ne manque pas de végans qui sont loin d'être maigres, qui se font essentiellement traités d'échecs par ce genre de campagne qui suggère ou même qui affirme explicitement que le véganisme est une façon d'atteindre les normes de beauté occidentaux. Le fait de faire appel à ces normes nocives non seulement les renforce mais détourne l'attention de la raison réelle pour le véganisme : la reconnaissance de nos obligations morales envers les animaux non-humains.

Plusieurs des activistes qui font la défense de tactiques sexistes argumentent qu'elle ne sont pas, en fait, sexistes, qu'elles permettent aux femmes de s'assumer, et donc que le fait de critiquer ces tactiques démontre un manque de respect envers ces femmes - certaines et certains disent même que le fait de critiquer ces tactiques est sexiste en soi. Ces arguments sont faux pour plusieurs raisons. Premièrement, la plupart du temps ces allégations sont lancées contre les activistes mâles lorsqu'ils critiquent de telles campagnes. Mais le sexe d'une personne, en soi, ne la rend pas plus ou moins qualifié au sujet de sexisme ou de féminisme.

Il y a une attitude que "les hommes devraient se taire et écouter aux femmes" dans ces revendications, ce qui tente de remplacer l'égalitarisme réclamée par le féminisme avec un autoritarisme vide basé sur la biologie. Comme le suggère féministe américaine bell hooks, bien que la solidarité féminine soit puissante, le féminisme est pour tout le monde. En tant que femmes véganes abolitionnistes, nous sommes très contentes d'avoir des alliés mâles tels que Gary L. Francione, entre autres, qui défend le féminisme et dénonce le sexisme dans le mouvement de défense des animaux depuis des années. Quoique nous croyons, comme il se doit, que tout le monde devrait prendre au sérieux les femmes, écouter au point de vue d'une personne n'est pas équivalent à accepter ses arguments ou à se mettre d'accord avec ceux-ci tout simplement puisque la personne est une femme; se trouver en désaccord et présenter des contre-arguments n'est pas équivalent au sexisme. C'est malheureux, mais le sexisme est tellement omniprésent dans notre société que certaines femmes ne croient même pas que ça continue d'être un problème, ne voient pas l'impact du sexisme sur leur vie, et ne se sentent pas que le féminisme demeure pertinent. Certains alliés de féminisme mâles étudient la théorie féministe depuis des années; le fait qu'ils soient mâles ne rend pas invalide cette expertise.

En outre, l'opinion que n'importe quelle action choisie par une femme lui permet automatiquement de s'assumer est simpliste puisqu'elle ignore le contexte patriarcal dans lequel ces choix sont faits. Oui, les femmes qui participent aux campagnes que nous critiquons ont choisi volontairement de le faire, et certaines peuvent se sentir libérées, ou se sentir que leur choix sont eux-mêmes des actes qui défient l'objectivation des femmes, et nous sommes reconnaissantes qu'elles sont de cet avis. Nous leur demandons simplement de considérer sérieusement que ces campagnes sont nuisibles aux femmes ainsi qu'inefficaces contre l'exploitation des animaux non-humains, et, qu'en vue de cela, les femmes seraient mieux de ne plus les soutenir ni d'y participer.

Tel qu'affirmé ci-haut, l'opinion que les femmes s'assument ou sont libérées en choisissant de se marchandiser ignore la dimension structurelle du sexisme dans notre société patriarcale. Que nous en sommes d'accord ou non, nos choix de tenter de "réclamer" la marchandisation des femmes en y participant volontairement affectent la vie d'autres femmes, surtout les femmes qui ont moins d'influence. Dans le contexte d'une culture qui voit et qui présente quotidiennement les femmes comme des objets sexuels, l'intention de "réclamation" de ces choix est en pure perte vis-à-vis du public, et l’objectivation est tout simplement renforcée. Lorsque ce sexisme est renforcé comme étant acceptable ou sans importance, l'effet global est de renforcer les attitudes qui permettent le trafic, l'abus, et les autres formes d'exploitation et de violence que subissent les femmes pauvres et de statut socio-économique inférieur à travers le monde à tous les jours.

Certains défenseurs argumentent que ces campagnes sont nécessaires afin d'attirer l'attention du public. Comme nous avons mentionné, cela détourne l'attention des véritables raisons pour le véganisme : le droit des êtres sensibles de ne pas être des propriétés. Attirer de l'attention peu importe le coût n'est pas la façon d'avancer une question sérieuse comme la violence envers les animaux. Puisque cette violence n'est pas encore prise au sérieux, les tactiques qui visent à attirer de l'attention peu importe le coût servent seulement à minimiser de plus la question dans les yeux du public. Il est vrai que les campagnes sexistes menées par PETA attirent de l'attention, mais dans l'ensemble c'est de l'attention pour PETA et non pour les enjeux en question. C'est une stratégie de guerrilla marketing conçue pour inciter les gens à parler de PETA et donc pour que les dons continuent à survenir. (Et voyons, ça fonctionne, puisque nous discutons présentement de PETA, mais nous nous sentions que nous ne pouvaient exposer la question sans mentionner le plus flagrant coupable.)

Encore plus troublant sont les campagnes qui juxtaposent le sexe et des images explicites de violence, dans le but prétendu d'attirer l'attention des jeunes hommes hétérosexuels et ensuite leur informer du traitement des non-humains. Par exemple, le vidéo "State of the Union Undress 2010" sur le site web de PETA met en vedette une femme qui se dérobe "pour les animaux" et ensuite un deuxième vidéo, présentant des images de violence explicite infligée sur les non-humains, commence à jouer automatiquement. Inciter les hommes à associer ces images excitantes avec des images de violence sanglantes aide la situation comment?

Les campagnes qui utilisent de façon flagrante le sexe et les standards occidentaux de beauté ne sont pas les seules tactiques sexistes utilisées par le mouvement de protection animale. Par exemple, les campagnes de longue date contre la fourrure ont un élément sexiste distinct. En singularisant la fourrure, les défenseurs ne suggèrent non seulement qu'il y a une différence morale entre la fourrure et le cuir ou les autres types de vêtements dérivés d'animaux, mais singularisent aussi les personnes qui portent de la fourrure, tout en ignorant ou minimisant les actions des autres qui portent d'autres sortes d'animaux. La plupart de la fourrure dans notre société est portée par des femmes. En effet, ces campagnes distinguent comme moralement injuste une utilisation particulière d'animaux qui est le plus souvent perpétré par des femmes, tout en minimisant d'autres utilisations également moralement injustes qui sont perpétrés par tous les sexes. Est-ce vraiment utile de dénoncer une vieille dame en manteau de fourrure tout en ignorant un motard en veste de cuir?

La question du sexe dans le contexte de l'exploitation animale mérite aussi une mention. Les animaux exploités pour leur lait et leurs oeufs sont, il est évident, des femelles qui se font exploitées pour leur cycle reproductif. Elles se font fécondées par force à chaque année dans le cas des vaches (c'est-à-dire, violées), et ensuite se font enlever leur bébé, ce qui cause un bouleversement profond à la mère autant qu'au petit. Mammifères et oiseaux sont tous les deux tués lorsqu'ils atteignent l'âge où leur cycle de reproduction ralentit ou arrête et donc que leur propriétaire ne les trouve plus rentables. De façon similaire, des femelles de la plupart des espèces exploitées par les humains se font utilisées comme reproductrices, forcées à donner naissance à portée sur portée de petits, et sont abandonnées ou tuées lorsque leur utilité diminue.

Bien que, comme nous nous attendons dans notre société spéciste où les non-humains ont le statut de propriété, le féminisme et le sexisme s'adressent aux humains, lorsque nous prenons une perspective abolitionniste végane ainsi que féministe, cette exploitation de la "féminitude" des animaux femelles tombe dans l'intersection des deux luttes. Il est bizarre que certaines personnes se disent végétariennes (mais non véganes) pour des "raisons féministes" - on s'attendrait à ce que quelqu'un qui trouve qu'il y ait un lien entre la consommation de chair animale et le traitement des femmes "comme de la viande" verrait aussi le lien entre l'utilisation de produits animaliers qui viennent expressément du cycle reproductif d'animaux femelles. Le féminisme n'est pas uniquement une question d'avoir un vagin et un monologue; c'est une pratique mise en oeuvre à chaque jour, une force dynamique pour le changement et la libération, un dialogue, une communauté, et une transformation sociale concrétisée dans nos paroles et nos actions à chaque moment de notre vie.

Si le féminisme est pour tout le monde, cela inclut les animaux non-humains. En tant que défenseurs des animaux, peu importe que nous soyons mâle ou femelle ou genderqueer, c'est à nous d'assumer la responsabilité d'opposer l'exploitation et l'oppression de tous les êtres sensibles. Nous pourrons réaliser cela en nous engageant dans de l'éducation créative et objective. Comment pouvons-nous prétendre d'éliminer l'exploitation des non-humains tout en encourageant ou en acceptant l'exploitation de nos semblables êtres humains?

Au fond de la question : nous marchandiser volontairement ne nous permet pas réellement de nous assumer. Nous ne pouvons utiliser des méthodes sexistes afin d'avancer une cause de justice sociale. Des liens existent entre toutes les formes d'exploitation d'êtres sensibles; nous ne réussirons pas à éliminer le spécisme, l'oppression des animaux non-humains tout simplement à cause de leur espèce non-humaine, sans nous engager sérieusement à éliminer en plus le sexisme, et surtout pas par la voie de l'opportunisme de certains activistes qui visent à attirer de l'attention peu importe le coût aux autres groupes opprimés.

Ana María Aboglio
Paola Aldana de Meoño
Jo Charlebois
Elizabeth Collins
Vera Cristofani
Karin Hilpisch
Mylène Ouellet
Renata Peters
Trisha Roberts
Kerry Wyler

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2007-04-22

Comment PETA nuit à la cause des droits des animaux

Veuillez noter : les arguments généraux contre les tactiques « néo-réformistes » parmi les explications suivantes s’appliquent bien sûr à tous les groupes « néo-réformistes », mais cette note vise PETA en particulier à la suite de commentaires récents de la part de membres de PETA, dans les commentaires du blog ainsi qu’ailleurs.


PETA n’est pas un organisme pour les droits des animaux, mais ils ont quand même réussi, du fait de leur grande influence, à cultiver et maintenir une image vis-à-vis du public qu’ils seraient « le » groupe en faveur des droits des animaux. Ceci est très nuisible à la cause des droits des animaux, puisqu’ils mènent des campagnes et ont des politiques officielles qui sont incompatibles avec les droits des animaux. Ce qui veut dire que non seulement ils mènent des campagnes inconciliables avec les droits des animaux, mais ils font la promotion de ces campagnes comme si elles définissaient la nature des droits des animaux. Y est-il alors surprenant que la plupart du public, ainsi que certains défenseurs des animaux, ne comprennent ni qu’il y a une différence entre les réformes de normes de bien-être animal et les droits des animaux, ni que ces deux concepts sont fondamentalement incompatibles? En ce moment, cette confusion par rapport à ce que veut dire « droits des animaux » est une des barrières les plus importantes qu’il nous faut surmonter sur le chemin vers l’abolition éventuelle de l’exploitation animale – il faut que nous fassions explicitement la distinction entre réformes de bien-être et droits et montrer explicitement que c’est le statut de propriété des animaux qui est la racine de toutes les actions atroces commises contre eux. Bref, il nous faut d’abord habituer les gens à entendre un vrai argument en faveur des droits des animaux qui explicite le paradigme de propriété tout en dénonçant la souffrance et la cruauté, au lieu de se concentrer seulement sur les traitements cruels, et qui explique comment les différences fondamentales entre notre position et celle qui accepte l’utilisation des animaux dans certaines circonstances écartent nos efforts de ceux qui visent des normes de bien-être. PETA et les autres organismes néo-réformistes perpétuent cette confusion et représentent faussement le concept de droits des animaux, et donc non seulement ils ne font rien pour surmonter cet important obstacle, mais ils l’élèvent sans cesse.

En ce qui concerne quelques exemples particuliers (parmi beaucoup d'autres) d’actions et de politiques de PETA qui vont à l’encontre des droits des animaux :

-ils ne réclament pas le droit à la vie pour les non-humains (rechercher "we do not advocate 'right to life' for animals" sur cette page), et tuent ainsi des animaux en bonne santé, s’opposent aux refuges qui ne pratiquent pas l’euthanasie, s'opposent aux programmes de piéger-stériliser-relâcher en préférant « aider » les chats sauvages en les tuant (résumé dans le même lien ci-haut).


Gretchen et Thor, d'anciens chats sauvages; PETA les auraient tués





-ils donnent des prix à des concepteurs d’abbatoirs et de vendeurs de produits animaliers provenant d’animaux élevés « humainement », et font la promotion de produits vendus en restauration rapide non-végans tels le hamburger végétarien de Burger King.

-ils emploient des campagnes publicitaires sexistes qui traitent les femmes comme des objets sexuels. Leur raisonnement semble être que « le sexe aide à vendre », mais en quoi est-ce faire la promotion des femmes (et parfois des hommes aussi) en tant qu'objets sexuels, et le sempiternel renforcement des standards occidentaux traditionnels de beauté, ainsi que la présentation de campagnes de divertissement misogynes, en quoi cela encourage-t-il qui que ce soit à penser sérieusement à des enjeux de justice sociale? Un mouvement de justice sociale (les droits des animaux) ne peut être promu au détriment d’un autre (le féminisme); toutes les formes d’oppression sont reliées. Ceux qui soutiennent ces campagnes nient peut-être l’accusation de sexisme avec l’excuse que les femmes en question y ont participé volontiers. Oui elles ont participé volontiers, mais dans le cadre d’une société basée sur un régime patriarcal qui est tellement enraciné que beaucoup de gens ne peuvent pas le reconnaître et certains pensent même que le sexisme n’est plus un problème de nos jours, cela ne veut pas dire que ces campagnes ne sont pas sexistes. Une discussion particulière (en anglais) du traitement des femmes de PETA se trouve ici.

-ils utilisent de célèbres porte-parole non-végans dans plusieurs campagnes – ceci encourage des messages entremêlant qu’il est suffisant de se prononcer contre la fourrure bien que l’on porte du cuir, ou de se prononcer contre la viande bien que l’on consomme des produits laitiers. Ceci sert à renforcer l’impression que le véganisme est « extrème », et à séparer les différents des enjeux animaux tandis qu’il faudrait au contraire tracer un lien entre tous les types d'exploitation d’êtres sensibles, tout en exposant un aspect particulier de l’exploitation.

Mais ne font-ils pas du bien en convaincant des personnes de devenir végétariennes? Même si nous ne sommes pas d’accord avec les campagnes de réforme de bien-être, devrions-nous au moins soutenir cet aspect de l’organisation? Non, nous ne devrions pas. Par exemple, je suis certaine qu’une organisation médicale de bienfaisance donnée fait de bonnes choses, mais en tant que végans nous ne les soutenons pas s’ils subventionnent parfois des expériences sur des animaux, puisque les soutenir financièrement équivaut à donner son approbation à leurs politiques et à encourager tous les aspects de leur organisation, dont certains auxquels nous sommes totalement opposés. De la même manière nous ne devrions pas soutenir PETA si nous n’approuvons pas leurs politiques et tactiques. Des gens comme Gary Francione leur ont déjà demandé à maintes reprises de modifier leurs positionnements qui posent problèmes, et ils ont totalement refusé.

Pour chaque personne qui devient végane du fait de leurs campagnes, combien s’éloignent du concept de droits des animaux (qui leur est associé à tort), à cause de leur sexisme, de leurs trucs publicitaires qui rendent l’enjeu trivial et risible? Combien incitent-ils à s’accrocher aux produits d’animaux « élevés humainement » ou à être plus à l'aise avec le fait de manger dans les fast-food comme Burger King qui ont effectué de petits changements sur les normes de traitement qui sont ensuite promu comme étant des victoires en faveur des animaux, ce qui réduit les organisations néo-réformistes au rôle de commerciaux des exploiteurs quand ils font l’éloge des nouvelles « normes humaines » ou d’un nouveau produit « végétarien » mais non-végan. Combien, même parmi ceux qui deviennent végans grâce à eux, croient indéfiniment que les mesures de réforme pour le bien-être font avancer la cause des droits des animaux alors qu’elles lui nuisent? Le fait que certaines personnes deviennent véganes grâce à PETA ne veut pas dire qu’il faut que nous ayons une loyauté quelconque à leur égard une fois que nous comprenons que leurs politiques et campagnes vont à l’encontre des droits des animaux. Un certain nombre de personnes deviennent véganes grâce à eux, mais si parmi ces personnes il y en a qui finissent par adopter le changement complet de paradigme en faveur de l’abolition qui est la composante nécessaire à la transformation sociale éventuelle, ça n’est pas grâce à l’influence de PETA.

Nous n’avons pas besoin de ces groupes et de leurs campagnes; il y a largement assez de travail à faire sans l’utilisation de tactiques néo-réformistes, largement assez de travail à faire qui est en accord avec les droits des animaux et qui ne nous force pas à nous compromettre en essayant de travailler avec les exploiteurs ou les organismes néo-réformistes. Nous n’avons pas besoin de leurs ressources telles que pamphlets et affiches afin de mener nos propres campagnes d’éducation végane; nous pouvons utiliser ceux du refuge abolitionniste Peaceful Prairie ou nous en créer nous-mêmes (surtout en français!) pour le temps présent. Le mouvement abolitionniste est dans sa petite enfance, et au fur et à mesure qu’il croît, une plus grande variété de matériel mettant en valeur un message abolitionniste sera disponible pour ceux qui ne peuvent en créer eux-mêmes. Entre-temps, nous n’avons pas besoin de compromettre notre position en se faisant de le relais de la pensée des groupes néo-réformiste, puisque faire cela donne une approbation implicite aux politiques du groupe qui en est à l’origine.

En rejetant le néo-réformisme, la question n’est pas de se prononcer ou non contre les horribles maltraitances faites aux animaux telles celles que l’on peut voir dans des vidéos tournées en caméra cachée dans des abattoirs, ceci impliquant que si on ne soutient pas les campagnes de réforme pour le bien-être, cela veut dire que l’on n’est pas sensibles à ces abus ou que l’on veut d’une certaine façon qu’ils continuent. Nous pouvons continuer à dénoncer la cruauté et à exposer les conditions dans lesquelles les animaux souffrent, mais d'une manière qui reconnaît que le problème sous-jacent qui engendre cette cruauté est le statut de propriété des animaux qui permet de les exploiter comme des ressources. Nous continuons à dénoncer la cruauté, mais pas d'une manière qui exige que nous fassions des compromis avec les exploiteurs, qui nous oblige à les remercier quand ils adoptent une réforme que nous leur avons demandée, qui nous force à accepter implicitement la légitimité de l’exploitation animale en travaillant dans le cadre du système de réforme pour le bien-être, système qui est fondé sur le statut de propriété des animaux et sur la légitimité de ce statut.

Nous ne pouvons être efficaces dans notre dénonciation du statut de propriété des animaux tant que nous travaillons avec ce système. Le système a une limite inhérente : il présuppose nécessairement, comme base fondamentale, la légitimité du statut de propriété des animaux, et donc il n’y a pas moyen de dépasser cette limite dans le cadre du système. Les campagnes de réforme ont peut-être l’air de mesures de réduction des souffrances des individus exploités, mais elles ne sont en fait rien que des enjeux de droits de propriété. Les animaux sont actuellement les propriétés des exploiteurs, et les réformistes sont en train de dicter comment ils peuvent utiliser leur propriété. Les exploiteurs vont s’opposer aux réformes, même celles qui sont présentées comme avantageuses du point de vue économique, puisque personne n’aime se faire dire comment il est permis d’utiliser ce qui lui appartient. S’engager avec les exploiteurs et les législateurs dans ces campagnes de droits de propriété c'est accepter implicitement qu’il s’agit d’un enjeu de droits de propriété, et l’utilisation du système de réforme institutionnalisé aide à apporter une légitimité à ce système et ainsi renforcer le statut de propriété des animaux. Si nous voulons les droits pour les animaux il faut que nous rejetions complètement ces tactiques contre-productives et les groupes comme PETA qui les emploient et qui perpétuent la confusion sur la notion de droits des animaux, essentiellement en marginalisant les droits des animaux et le véganisme tout en renforçant le statut de propriété des animaux qui permet en premier lieu leur exploitation.

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2007-04-09

Ce que le mouvement abolitionniste n'est pas

La théorie abolitionniste, avec son rejet de campagnes pour le bien-être des animaux, est parfois choquante à première vue pour les défenseurs des animaux. Ceci est normal étant donné qu’elle nous demande de mettre en question plusieurs des hypothèses concernant la défense des animaux que nous tenons pour acquis et que nous parviennent des organismes corporatifs réformistes et « néo-réformistes », c’est-à-dire de ces mêmes organismes à qui nombreux d’entre nous doivent notre intérêt initial dans la défense des animaux. Le mouvement abolitionniste n’hésite pas à critiquer sans regrets les méthodes de ces organismes, et pour cette raison, certains malentendus concernant la position abolitionniste figurent souvent parmi les réactions des sceptiques. Cette note vise à discuter quelques-unes de ces réactions.

L’abolitionnisme n’est pas « fractionnel », n’a pas l’intention de créer de la mauvaise volonté et de la rancœur parmi un groupe autrement dévoué à une même cause afin de détourner leurs énergies de cette cause commune. C’est plutôt un soulignement des différences fondamentales entre deux positions – la position consistant à dire qu’il est admissible d’utiliser comme ressources les animaux non-humains pourvu que nous suivons certaines règles concernant leur bien-être afin d’éviter de la souffrance « inutile », et la position qui consiste à dire qu’il n’est pas moralement admissible d’utiliser de manière instrumentale les êtres sensibles, peu importe la manière dont ils sont traités lors de l’exploitation – et présente un argument que nous qui adhérons à la deuxième position devraient seulement participer à et soutenir des actions qui sont compatibles avec nos objectifs. La première position, celle des organismes pour le bien-être des animaux (et des exploiteurs industriels aussi!), n’a rien à voir avec les droits des animaux et donc ne nous apporte aucune aide, si nous avons bel et bien les droits pour les animaux comme objectif.

Le but de l’abolitionnisme n’est pas d’attaquer le caractère d’autres défenseurs des animaux. Il est vrai que les motivations collectives des grandes entreprises de défense des animaux sont mises en question, puisqu’une bureaucratie a tendance à se transformer en entité intéressée avant tout à l’assurance de sa propre survie financière. Ceci n’est pas moins vrai lorsqu’il s’agit d’un organisme à but non-lucratif qui compte sur l’attraction du grand public pour ses dons. Le fait de critiquer le modèle organisationnel d'entreprise, et les tactiques réformistes sur lequel il repose pour retenir son support public, n’équivaut toutefois pas à insulter le caractère des individus impliqués ou qui soutiennent ces organismes. Il ne s'agit pas de nier que les défenseurs des animaux impliqués travaillent infatigablement pour les animaux et ont les meilleures intentions. Ce que le mouvement abolitionniste vise à faire c’est d’exposer les défauts implicites des campagnes réformistes pour le bien-être afin de convaincre les défenseurs des animaux du besoin de rejeter telles campagnes et les organismes et structures organisationnelles qui s’accrochent à ces campagnes, du besoin de rejeter l’usage de moyens inefficaces et basés sur des prémisses sous-jacentes qui nient à nos objectifs. Le fait que la position abolitionniste soit souvent affirmée avec assurance, de manière énergique, passionnée, et illustrée à l’aide d’exemples particuliers tirés des mouvements réformistes, ne doit pas être traité « d'attaques personnelles » et surtout n'est pas une raison de rejeter par réaction la théorie abolitionniste. Il faut évaluer les arguments selon leurs propres mérites, indépendamment de son opinion personnelle du style de discussion de Gary Francione ou de tout autre partisan de la position abolitionniste.

La position abolitionniste n’est pas élitiste ou une sorte de quête pour la pureté personnelle. Il est impossible d’être 100% végan dans notre société, et postuler qu’il faut que le véganisme soit la base morale d’un mouvement pour les droits des animaux ne veut pas dire s’embourber avec des questions comme des produits animaux ayant été utilisé lors de la production des pneus. Ça veut dire reconnaître que nous ne pouvons respecter les droits de quelqu’un tout en lui enlevant son bébé pour lui prendre son lait, en portant des morceaux de sa peau sur nos pieds, en payant quelqu’un qui la garde captive pour qu’on puisse avoir la chance d’aller y jeter un coup d’œil de temps en temps, en l'utilisant instrumentalement d'une façon ou d'une autre. Ça veut dire reconnaître que le soutien financier ou culturel de l’exploitation ne peut être justifié à partir d’une perspective de « droits », et s’engager à changer nos habitudes par conséquent. Le véganisme peut avoir l’air intimidant au début, mais quand on est motivé à réellement respecter les droits des non-humains, ça devient une seconde nature après une période initiale d’ajustement. Ceux qui prétendent que le véganisme est élitiste pensent souvent que c’est quelque chose de difficile qui « n’est juste pas pour tout le monde ». Au contraire, le mouvement abolitionniste vise à montrer que oui, le véganisme est pour tout le monde, qu’il ne faut pas être « spécial » d’une façon ou d’une autre afin de devenir vegan, et que n’importe quelle situation qui pourrait présenter un obstacle réel au véganisme pour certaines personnes dans notre société (telle le problème des « déserts alimentaires » dans certains quartiers urbains américains pauvres, où les seuls aliments accessibles à ceux sans véhicule sont de la malbouffe hyper-transformée) est en réalité un symptôme d’une autre forme d’oppression comme le racisme ou le « classisme » (discrimination basée sur le système de classes sociales). La position abolitionniste est contre toute oppression.

L’abolitionnisme n’est pas une proposition tout-ou-rien, condamné à accomplir « rien » en demandant « tout » en même temps. La théorie abolitionniste est en accord avec des changements par étapes et nous fournit suffisamment de direction en ce qui concerne l’organisation d’actions (par exemple Gary Francione discute ce sujet dans son blog ainsi qu'ici). Les étapes les plus importantes qu’il faut que nous poursuivions en ce moment sont celles comme l’éducation végane et l’éducation des défenseurs des animaux, qui ont comme résultat l’augmentation du nombre de vegans abolitionnistes. Certains trouvent peut-être que cette approche est lente et avec peu de récompenses tangibles, mais son importance ne peut être surestimée. Avant que nous puissions effectuer d’autres changements reflétant notre changement de paradigme, il est nécessaire d’aider d’autres gens à adopter ce même changement. On ne peut atteindre les droits pour les animaux non-humains pendant que 99,9% de l’humanité les considère comme des biens marchands et des ressources naturelles.

Ceci ne veut pas dire que nous fermons les yeux sur la souffrance des animaux en train d’être exploités aujourd’hui. Le fait de convaincre d’autres humains de la nécessité morale du véganisme diminue la demande immédiate pour les « produits » animaux en plus de préparer le terrain pour une transformation des attitudes sociétales. Nous ne pouvons pas laisser dire que l’utilisation instrumentale des animaux est une bonne chose pourvu que c’est fait de manière « humaine », ce qui est effectivement ce que nous faisons quand nous poursuivons des campagnes de réforme : elles acceptent implicitement ce principe. Il faut que nous dénoncions activement cette croyance en exposant la racine du problème humain-nonhumain. Faire autrement, c'est-à-dire mener des campagnes de réforme de bien-être, est de mener des campagnes qui négligent la valeur inhérente et le droit de ne pas être une propriété de ces animaux qui souffrent aujourd’hui.

Plusieurs d’entre nous qui faisons la promotion de l’abolitionnisme avons soutenu ou même avons initié des campagnes « néo-réformistes » autrefois, tout comme la plupart des végans n’étaient pas végans autrefois. En devenant végan nous avons dû remettre en question nos idées et notre conditionnement avant de rejeter de notre vie l’exploitation des animaux. Le processus de transition d’une philosophie « néo-réformiste » à une philosophie abolitionniste est similaire – il faut une ouverture d’esprit afin de considérer un nouveau point de vue et de permettre la possibilité d’admettre à soi-même que nos anciennes méthodes et nos valeurs et objectifs n’étaient pas cohérents. Ceci peut s’avérer difficile lorsque nous sommes impliqués de façon active dans le type de campagnes et de sensibilisation qui est critiqué – mais une approche cohérente qui respecte les droits des animaux et qui est basée sur un raisonnement théorique solide, et donc qui mène à des campagnes plus efficaces, vaut la peine de cette période de questionnement et d’inconfort personnel. N’ayons pas peur de mettre en question ce que nous sommes conditionnés à prendre pour acquis, à réfléchir profondément, et à s’améliorer et se transformer en tant qu’activistes afin d’aligner nos actions et nos objectifs.

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2007-03-30

C'est quoi, le mouvement abolitionniste?

La position abolitionniste sur les droits des animaux, développée par Gary L. Francione dans son livre Rain Without Thunder paru en 1996, suit le courant philosophique défendant que nous n’avons pas le droit d’utiliser les animaux comme ressources, jusqu’à sa fin logique : d’abord, si nous voulons abolir l’exploitation des animaux, la première chose à faire c’est de l’abolir de notre vie en devenant végan. Ensuite il faut que nous persuadions d’autres gens de la nécessité morale de l’abolition de l’exploitation animale, et ce faisant ne pas utiliser des méthodes ou tactiques qui sont contre les droits des animaux ou en général qui emploient ou appuient l’exploitation ou l’oppression d’êtres sensibles (y compris les humains – pensez aux publicités sexistes à la PETA…)

La position abolitionniste rejette les actions et les campagnes qui ne sont pas compatibles avec les droits des animaux – telles les réformes pour le bien-être des animaux. Certains groupes (ou individus) qui mènent des campagnes pour de telles réformes adhèrent à la philosophie du bien-être (dite « welfarist » en anglais, j’utiliserai le terme « réformiste ») qu’il n’y a rien de mal dans le fait d’utiliser les animaux, pourvu qu’ils soient traités de « bonne » manière ou « humainement » (des groupes comme les Humane Society, IFAW, Canadian Coalition for Farm Animals, et tous ceux qui disent qu’on peut être des « omnivores consciencieux » adhèrent à cette philosophie), tandis que d’autres sont contre l’exploitation animale et voudraient qu’elle soit abolie, mais dans l’entre-temps croient qu’il est nécessaire ou acceptable de poursuivre des réformes pour le bien-être, croyant que ces réformes peuvent mener à l’abolition éventuelle ou au moins « réduire la souffrance aujourd’hui ». Ce dernier group (comprenant des organismes tels PETA, Farm Sanctuary, etc) est celui nommé « new welfarist » par Gary Francione (j’utiliserai le terme « néo-réformiste ») – ils ont une philosophie ou « intention à long terme » différent, mais ils continuent à appliquer nombres de tactiques déjà utilisées par les réformistes.

L’abolitionnisme postule que ces tactiques ne peuvent en fait mener à l’abolition, mais seulement à d’autres réformes et à un public qui se sent plus à l’aise avec le fait de manger des animaux traités plus « humainement ». Poursuivre ou soutenir des campagnes de réforme donne une légitimité à l’exploitation (parfois très explicitement, comme quand des groupes pour les « droits des animaux » font l’éloge de compagnies comme Whole Foods, McDonald’s, ou Burger King, pour avoir promis de traiter « plus humainement » les animaux qu’ils exploitent). De tels partenariats avec l’industrie ainsi que de la législation pour de nouvelles « normes de bien-être » sont de très bonnes campagnes de relations publiques pour les exploiteurs (et pour les groupes réformistes ou néo-réformistes qui crient « victoire »), et la plupart du temps les réformes ont très peu d’effet sur le niveau de souffrance des animaux. Les campagnes pour le bien-être prennent pour acquis l’exploitation des animaux, et ce faisant, en ne dénonçant pas fermement cette exploitation, elles renforcent la perception de la légitimité de l’exploitation animale dans notre société.

Ces campagnes ne récusent pas le statut des animaux comme des biens marchands, des produits. Elles ne s’attaquent pas à la racine du problème – le fait que les animaux soient des propriétés. Tant que les animaux possèdent le statut légal de propriété, les seules réformes qui vont survenir sont celles qui, en fin de compte, sont acceptées comme rentables par les propriétaires. Les droits des propriétaires de se servir de leur propriété l’emporteront toujours sur les intérêts, même les plus fondamentaux, de cette « propriété » vivante, puisque la propriété n’a pas de droits légaux. Ainsi, les campagnes de réforme pour le bien-être n’ont en fait rien à voir avec les droits des animaux; nous ne pouvons prétendre donner des « droits » aux animaux en modifiant les fins détails de leur traitement tant qu’ils n’ont même pas le droit le plus fondamental de ne pas être considéré de la propriété. En ce sens le seul droit dont les animaux non-humains ont besoin que nous leur accordons est celui de ne pas être une propriété légale. À ce moment là, les exploiter, violer leur intégrité corporelle, les tuer simplement parce que nous aimons le goût de leur chair et de leurs fluides corporelles, ne serait plus justifiable. Les attitudes spécistes de notre société doivent être mises en question, récusées pour que ceci soit possible. Ça ne va pas se produire tant que les défenseurs des animaux soutiennent ou réclament des méthodes « moins pires » permettant de continuer à exploiter les êtres sensibles.

Bien sûr il est toujours mieux de causer moins de tort que plus, mais mener ou soutenir des campagnes qui acceptent n’importe quel niveau d’exploitation est contradictoire et contre des droits des animaux. Il y a aussi le fait que nos ressources soient finies : la poursuite de campagnes réformistes écarte notre temps et nos ressources de la promotion du véganisme, en plus de subvertir cette promotion.

Ce qu’il faut que nous fassions c’est la promotion du véganisme, en se concentrant sur l’injustice implicite dans toute exploitation au lieu de se concentrer seulement sur les évidents abus et souffrances. On a besoin de bâtir un mouvement populaire abolitionniste : de faire croître le nombre de gens qui s’engagent à attaquer la racine du problème en rejetant le statut de propriété des animaux et d’adopter un mode de vie végan et abolitionniste.

Nous avons besoin d’encourager un changement de paradigme par rapport aux animaux non-humains afin de les considérer comme êtres sensibles (doués de sensations comme le plaisir et la souffrance) qui ont droit au respect véritable et tout ce que ceci implique, plutôt que comme des propriétés, des êtres inférieurs, à dominer, exploiter, utiliser, tuer pour nos caprices. Tant que les gens n’effectuerons pas ce changement de paradigme, rien ne changera de manière significative.

C’est à nous de faire le premier pas. Chacun d’entre nous a le pouvoir de changer nos propres habitudes consommatrices afin d'évacuer l’exploitation animale de notre vie. Chacun d’entre nous a le pouvoir de se prononcer contre le spécisme d'une manière qui est cohérente, sans compromis, et qui s’attaque à la racine du problème : c’est-à-dire d'une manière abolitionniste.

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